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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 23:56

Voilà j'ai décidé de passer un CAP Petite Enfance en un an, par correspondance avec le CNED.

Je suis donc inscrite pour passer l'examen en Juin, j'ai commencé les cours et j'ai réussi à trouver mes stages après deux semaines de recherches intensives (vu la période tardive de l'année, toutes les structures avaient déjà beaucoup de stagiaires).

Les stages se dérouleront 6 semaines dans une école maternelle du 03 Janvier au 11 Février (pendant ce temps Judith restera à la crèche de 8h à 18h 4 jours par semaines... J'en ai le coeur fendu rien que d'y penser...)

Et 6 semaines dans une crèche (3 semaines début Mars et 3 semaines fin Avril, pendant ce temps Judith sera gardée par sa Mémé)

 

Je n'ai accès à rien avec ma licence de psycho, et je n'ai ni le temps, ni l'argent, (et peut-être ni la motivation) pour me retaper plusieurs années d'école dans l'espoir d'avoir un diplôme d'éduc ou autre....  Et avec un bébé c'est encore plus compliqué, donc...

Ca fait un bout de temps que je me dis que passer un petit diplôme rapide qui me permettrait un accès direct à une profession, ne serait peut-être pas trop mal pour moi.

 

Donc voilà, c'est parti!

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 21:36

Les trois dernières séances de mon suivi avec la psychologue de la MDPH ont été consacrées, à ma demande, à la passation d'un test de QI: la Weschler Adult Intelligent Scale  (WAIS3).

Je voulais faire le point sur mes forces et mes faiblesses, essayer de cerner un peu le fonctionnement de mon cerveau. Je n'ai pas appris grand chose que je ne sache déjà. Je me suis juste vue rassurée par le fait d'avoir un QI compris dans la norme supérieure, entre 100 et 110.

Mon QI performance est au dessus de 115, baissé par un QI verbal légerement en dessous de 100.

 

En résumé, je suis douée dans ce qui est organisation perceptive, mémoire de travail et vitesse de traitement, et j'ai des lacunes en communication.

Je pense que personne ne sera étonné de ce résultat.

Je pense aussi que la situation de passation du test, soit en situation sociale - en tête à tête avec la psychologue - et de façon orale, a interféré sur le score que j'aurais pu avoir. Je pense que mes compétences en expression écrites sont au dessus de ce que j'ai pu obtenir au QI verbal de ce test.

J'ai pu cerner également mes lacunes en culture générale, mais là encore ce n'est pas une surprise.

 

En conclusion, la psychologue a décrété que j'avais beaucoup trop de compétences pour qu'elle m'oriente vers un ESAT hors mur. Je vais devoir me débrouiller en milieu ordinaire comme je l'ai toujours fait jusqu'à présent...

Retour au point de départ.

Je ne peux que réaffirmer ce que j'avais écrit dans un de mes articles il y a plus d'un an: les Asperger sont trop intelligents pour qu'on les aide...

 

Je ne sais si je dois me réjouir de cette nouvelle ou en pleurer.

 

Nous avons décidé de poursuivre le suivi tout de même, qui va s'orienter en sorte de thérapie pour reprendre confiance en moi, voire en entrainement aux compétences sociales: fixer le regard, imposer sa présence, savoir gérer une situation d'entretien, etc...

 

A suivre...

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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 22:00
Ou l'éducation du goût...


Depuis le 17 Janvier, je fais découvrir à ma Miss les multiples saveurs de ce monde à la petite cuillère!


  5 Mois: on commence par les fruits et les légumes:

Quelques cuillères le midi, quelques cuillères le soir...
(Pas d'ajout de sel, ni de sucre, et le lait reste l'aliment principal)

La première fois, elle voulait têter la cuillère et semblait affamée, et comme ça ne coulait pas aussi vite qu'un biberon elle a fait une grosse colère!
Maintenant, quand elle voit arriver la cuillère, elle ouvre grand le bec!

Je privilégie d'abord les légumes aux fruits, afin qu'elle s'habitue à leur saveur moins sucrée.
Potiron, Haricots Verts, Courgette... A chaque jour sa découverte!

Viendront bientôt s'y mêler Pomme, Poire ou Banane... La palette du goût n'a pas fini de lui chatouiller les papilles!

Puis, une fois qu'elle aura dégusté les fruits et légumes un par un, elle découvrira les subtilités des mélanges.
Rien de tel qu'une compote Pomme-Banane, ou qu'un délicieux velouté Potiron-Carotte!

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"Ma première moustache!" Miam-miam le potiron du jardin de Mémé!


  6 Mois: Introduction des céréales et des corps gras:

Miss est désormais habituée à ses purées/ compotes du midi et du soir.

Le rythme est le suivant:
- tétée le matin
- tétée + biberon + purée ou compote le midi
- tétée au goûter
- tétée + biberon + purée ou compote le soir

Les changements pour ce septième mois concernent d'abord le passage au lait 2eme âge.
Puis nous avons abandonné le Gallia Digest Premium pour repasser au Gallia normal. Son petit ventre a semblé un peu torturé les premiers jours, mais ça s'est calmé.

Deuxième changement, elle a droit à des céréales infantiles dans son biberon du soir.

Enfin, j'ajoute un tout petit peu de corps gras dans ses purées/ compote.
Elle se régale avec la purée de carotte à la crème, ou compote de pommes au beurre, et d'une manière générale l'huile d'olive si bonne pour la santé.

Et cela tombe très bien car Miss commençait à bouder les légumes trop fades... (surtout les petits pots que j'ai du lui donner lorsque nous n'étions pas chez nous... Bon j'ai choisi les Naturnes de chez Nestlé car j'ai constaté avec étonnement que les Blédina ou autre contiennent de l'amidon de maïs modifié...)

DSCN30442 [Résolution de l'écran]DSCN30482 [Résolution de l'écran]
Premier repas dans la chaise haute, mais la Miss est encore un peu trop petite...

  7 Mois: Introduction des viandes maigres/ poissons maigres/ jaune d'oeuf/ yaourts et petits suisses

 

Les menus sont désormais les suivants:

 

Matin: sein à volonté (tétée vers 6/8h - puis vers 10h)

Midi: purée de légumes + viande (20 à 30g) + petit suisse ou biberon de 100ml

Goûter: sein à volonté (tétée vers 16h- puis vers 18h)

Soir: compote de fruits + petit suisse ou biberon de 100ml avec un peu de céréales infantiles dedans

 

 

Beaucoup de nouveauté ce mois-ci. 

 

Miss découvre ses premières viandes: dinde, jambon, poulet 

Ses premiers poissons: cabillaud, sole

 

Parfois la texture de la viande est plus sèche qu'une purée de légumes et Judith boude un peu car celà ne glisse pas tout seul...

Pas de problème, il suffit d'y mélanger un petit suisse et elle en redemande!

 

Le jaune d'oeuf, écrasé avec du petit suisse ou un peu de lait 2eme âge, est un délice.

 

Le sein et les compléments de biberon occupent encore une place importante dans son alimentation, avec un petit suisse de temps en temps, cela couvre largement les 500ml qu'elle doit boire chaque jour.

 

Elle découvre également de nouveaux fruits/légumes ce mois-ci:

Le kiwi, mélangé à la pomme ou la banane pour réduire un peu son acidité,

Le panais, dans une délicieuse purée préparée avec du lait 2eme âge,

La pêche dans une compote bien fraîche...

La pomme de terre, qu'elle a déjà goûtée mélangée à d'autres légumes, peut maintenant être consommée seule.

 

Il nous en reste encore quelques uns à tester: melon, pasteque, ananas...

 

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Je me suis bien gardée de vous le dire, mais elle raffole des crêpes au nutella...

 

 

  8 Mois: De nouvelles formes de céréales

 

Les menus sont désormais les suivants:

 

Matin: sein à volonté (tétée vers 6/8h - puis vers 10h)

Midi: purée de légumes + viande (20 à 30g) + petit suisse/yaourt 

Goûter: sein à volonté (tétée vers 16h- puis vers 18h)

Soir: compote de fruits + dessert à base de céréales et lait (semoule au lait, tapioca) ou biberon de 150ml avec céréales infantiles.

 

La nouveauté de ce mois ci concerne surtout la découverte de nouvelles formes de céréales dans son repas du soir, et par conséquent de nouvelles textures: la semoule et son côté granuleux, ou encore le tapioca et son côté pâteux/gluant.

 

Miss boude toujours les morceaux... Elle mange quand même mais les morceaux s'empilent dans le fond de sa bouche et au bout d'un moment cela fait comme si elle allait vomir... Je dois lui donner beaucoup d'eau pour faire couler, et en général elle ne finit pas le plat...

On continue donc avec les purées bien mixées pour l'instant.

 

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... et elle raffole des glaces aussi...

 

 

11 Mois: on attaque les morceaux !

 

Ca y est maintenant qu'elle a ses premières petites dents, la Miss accepte de manger des morceaux.

Les purées sont donc moins lisses, et par la même occasion elle mange ses premiers biscuits et croûtons de pain.

Depuis la dernière mise à jour à son 9e mois, elle a découvert petit à petit de nouveaux aliments:

- des céréales comme le riz, la polenta, les petits pâtes alphabet...

- des légumes comme les bettes du jardin de Mémé

- des fruits comme les fraises, les framboises, les cerises du jardin de Mémé (et oui, toujours)

- du fromage, et elle adore les fromages de caractère comme le roquefort, le bon camembert bien fait, le chèvre,...

 

Elle refuse désormais les biberons de lait et se désinteresse du sein, c'est le début du sevrage.

La Miss est une gourmande et préfère la cuillère à la tétée.

 

Je l'habitue donc petit à petit à prendre des petits déjeuners et des goûters, puisque jusqu'à présent elle n'avait que le sein pour ces deux repas.

 

Les menus sont les suivants:

Matin:  tétée au sein, puis compote et biscuit + eau

Midi: purée viande/légumes, petits suisse + eau

Goûter: tétée au sein, biscuit, eau

Soir: Soupe légumes et céréales au lait maternisé, compote + eau

 

 

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Mmmm, petite soupe de légumes du soir!

 

 

12 Mois: changement de lait

 

Moment de reflexion intense: lait de croissance ou lait de vache?


J'ai étudié la question sous toutes ses coutures, et j'ai tout testé: lait de vache demi-écrémé, lait de vache entier enrichi en vitamine D, lait de chèvre, lait de croissance en bouteille, lait de croissance en poudre....

Finalement, j'ai décidé de continuer avec du Gallia lait de croissance en poudre. Ben oui, je sais que c'est plus du marketing qu'autre chose, mais c'est plus fort que moi j'ai peur qu'elle n'ait pas tout ce dont elle a besoin avec du lait normal. (A ma décharge je peux dire que je suis toujours sous le coup du stress qu'ils m'ont collé les premières semaines de Judith...).

Et puis j'ai comparé le prix du lait de croissance en poudre avec le prix des bouteilles de lait entier ou de lait de chèvre, cela ne se joue qu'à quelques dizaines de centimes d'écart par litre. Il n'y a qu'avec le lait demi-écremé premier prix que la différence est significative.

Comme elle ne boit pas de lait au biberon, il faut que je lui cuisine des plats avec une bonne dose de lait, et il vaut mieux éviter de le faire bouillir. C'est donc plus facile de faire bouillir ses plats à l'eau et ensuite de rajouter la dose de lait en poudre.

Dernier argument, comme je bouge souvent, je préfère avoir une bonne boite de 900g de lait en poudre qui me dure un mois à transporter, plutôt que des kilos de litres de lait liquide.

 

Nouveaux aliments: flocons d'avoine, avocat

 

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On choisit une belle tomate bien rouge... Et on croque dedans à pleines dents!

 

14 Mois: des morceaux de plus en plus gros

 

A l'aube de son quinzième mois, Judith a mangé son premier vrai plat de grande, ni mixé ni écrasé!

Une bonne assiette de pot-au-feu simplement coupé en petits morceaux!

 

Elle ne fait plus qu'une petite tétée au sein le matin au réveil, et fais des bons repas de grande:

-Matin: Céréales + Lait - Compote ou Jus de fruit

- Midi: Légumes + Viande - Fromage - Compote

- Goûter: Petit Suisse - Biscuit - Compote

- Diner: Soupe de Céréales + Lait - Compote


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"Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner du poisson"!

Récolte des pommes et des noix - Octobre 2010

 


Cet article sera mis à jour à chaque nouvelle étape, chaque nouvelle découverte culinaire de la Miss.

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 22:51

Voici un site créé par la maman d'un petit garçon Asperger, que je trouve d'une part très complet et décrivant au mieux ce qu'est le syndrome d'Asperger, d'autres part très interessant, riche de nombreux liens sur les divers troubles et syndromes, de témoignages de personnes vivant avec un TED.

 

A la découverte de nos enfants extraordinaires

 

J'ai été particulièrement touchée et émue à la lecture de sa perception du syndrome d'Asperger, que j'ai ressenti comme un grand hommage à de nombreuses de mes valeurs et qualités, qui m'ont valu tellement de "coups sur la gueule" dans la vie car on ne me comprenait pas, qu'on voulait que je me conforme... Le résultat est qu'aujourd'hui je suis une personne torturée, mal dans sa peau, anxieuse, toujours entrain de refouler ses idées et ses opinions, de se taire, qui travaille tellement son "paraitre" qu'elle en est invisible. Tout sauf une personne conforme.

 

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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 15:03

Passage sur les phobies et angoisses nocturnes, extrait du récit de ma vie:

 

"J'ai eu beaucoup d'angoisses nocturnes dans mon enfance, mais la première chose dont je me souviens c'est d'un petit chien en peluche que quelqu'un m'avait offert et dont on pouvait retrousser les babines pour lui donner un air méchant. Un soir j'ai retroussé ses babines et je voulais le garder à côté de moi comme ça pendant que je dormais, m'a mère m'a dit que ce n'était pas une bonne idée, que j'allais encore avoir peur (8ans environ)... C'est cet évènement qui m'a fait prendre conscience que peut-être j'avais certaines peurs irrationnelles, et à partir de là j'ai tenté de les contrôler sans crier au secours.
A l'epoque où j'avais encore une petite veilleuse dans ma chambre, j'ai eu des hallucinations. Je voyais des ombres passer dans ma chambre. Des ombres de personnes, qui semblaient faire leurs vies sans se soucier de moi. Peu de temps après j'ai accepté de retirer la veilleuse. De longues nuits sont passées où je sentais une présence invisible dans ma chambre, et que morte de peur je m'enfouissais sous mes couvertures en essayant de ne plus respirer pour éviter d'être repérée. Le matin je me reveillais encore enfouie sans avoir bougé d'un centimètre.
Une autre forme d'hallucination visuelle a pris forme, parfois je voyais des milliers de petits points passer devant mes yeux en descendant doucement, semblant se répéter à l'infini. Je les fixais attentivement et ils m'hypnotisaient.
Peu à peu mes angoisses nocturnes se sont déplacées pour habiter des choses concrètes. J'avais une terreur bleue du cheval à bascule qui était dans le couloir, j'étais persuadée qu'il était hanté et qu'il m'épiait chaque fois que je sortais de ma chambre pour aller aux toilettes pendant la nuit. J'avais l'impression qu'il bougeait, que lorsque je ressortais des toilettes il n'était plus positionné de la même façon que lorsque j'y étais entrée... J'avais également peur des peluches qui étaient au pied de mon lit, je pensais qu'elles se mettaient à bouger dès que j'étais endormie. Mon cauchemar récurrent mettait justement en scène le cheval à bascule et toutes les peluches de l'étage qui s'animaient de mauvaises intentions alors que mon frère et moi étions seuls à l'étage. Ils devenaient même très menaçants et se mettaient à nous courser, et je ne sais combien de fois en rêve j'ai du dévaler l'escalier pour retourner en sécurité, évitant de justesse un châtiment inconnu.
Un autre de mes cauchemar récurrents nous figuraient en voiture mes parents, mon frère et moi. Soudain mes parents disparaissaient et la voiture continuait sur sa lancée, et je devais prendre le volant pour nous éviter la mort. Il n'y jamais eu de fin concrète, l'angoisse trop intense m'obligeant toujours à me réveiller, je n'ai jamais pu savoir si j'aurais ou non réussi à arrêter la voiture.
Le premier cauchemar dont je me souvienne nous représentaient, ma soeur et moi, en train de nous promener dans le verger de la maison. Elle faisait un parcours autour des arbres et je devais la suivre. Soudain le verger s'est transformé en forêt et ma soeur a fait exprès de me perdre. Je suppose que je n'aurais jamais retrouvé le chemin de la maison.
La dernière forme qu'a pu prendre mon angoisse nocturne s'est limitée au moment où je me mettais en pyjama dans ma chambre, et que je me retrouvais pieds-nus au bord de mon lit. Je pensais alors qu'il y avait des rats sous mon lit et qu'ils pouvaient venir et me manger les pieds. A partir du moment où je retirais mes chaussons je sautais donc directement sur mon lit sans m'attarder. Il m'arrive parfois encore de ressentir un malaise en traversant certains endroits pendant la nuit, comme si je me sentais vulnérable, en proie à des présences invisibles...
Parlons maintenant des phobies, innombrables phobies qui m'emprisonnent depuis ma plus tendre enfance.
Comme je l'ai dit plus haut, étant bébé j'avais peur des bruits, des changements de lumière, des personnes étrangères, des endroits inconnus, etc... En grandissant ces phobies très primaires ont disparu (ce qui n'exclut pas un sentiment désagréable voire une angoisse qui subsiste), et ont laissé place à d'autres plus élaborées. Elles n'ont pourtant rien d'extraordinaire et tout un chacun peut souffrir d'une de ces phobies, mais l'originalité pour moi c'est que je les ai toutes. En réalité, j'ai peur de tout. La première fois que je suis montée sur un cheval a été un moment terriblement angoissant, ainsi que toutes les premières fois où j'ai expérimenté quelque chose (parcs d'attractions,...). J'ai pu vaincre certaines peurs de façon très momentanée, et les transformer en victoires sur moi-même. Mais d'une façon générale elles sont restées relativement incontrôlables et m'ont fait vivre de véritables tortures psychologiques. J'ai très peur qu'on me mette la tête en bas, et je n'ai jamais pu faire une galipette de ma vie. Je restais à regarder les autres s'amuser. Je n'ai jamais pu tourner autour d'une barre et je subissais passivement qu'on me mette toujours zéro en gymnastique. J'avais peur des ballons, et les sports collectifs étaient pour moi angoissants au possible. Je passais mon temps à essayer d'éviter la balle, et si par malheur quelqu'un avait l'idée de me l'envoyer c'était une catastrophe. J'étais très malhabile et réussir à l'attraper était déjà une prouesse. La plupart du temps je me contentais de m'en protéger, mais ça ne m'a pas empêchée de m'en prendre quelques unes très violentes dans la tête. Je crois qu'encore aujourd'hui j'ai de grosses difficultés de coordination motrice. Il n'y a pas longtemps j'ai tenté d'apprendre à jongler avec deux petites balles, de la façon la plus simple qu'il soit. J'ai du abandonner. J'ai très peur de tomber, de quelque façon que ce soit, ce qui m'a fait abandonner l'idée de continuer à monter à cheval, et tirer une croix sur le peu que j'avais appris. Je n'ai jamais pu me lancer en roller alors que ça m'a toujours fascinée. Je n'ai jamais pu monter à la corde à l'école primaire, et lorsque c'était à mon tour d'y aller je restais pendue au bout de la corde sans bouger, alors que tout le monde regardait. J'attendais que l'institutrice veuille bien me donner la permission de descendre, après un temps tout aussi long qu'humiliant. Tout en sachant nager, je n'ai jamais pu nager ailleurs que là où j'avais pied. J'observais avec envie les autres jeunes plonger, faire des pirouettes et des saltos, en je ne pouvais me décrocher de la barre. J'ai fait tout ce que j'ai pu, j'ai passé des heures à essayer, en vain. J'ai subi des déceptions, des frustrations à en pleurer... Au mieux, j'ai réussi à traverser quelques endroits où je n'avais pas pied, à la condition que je démarre à un endroit où j'ai pied et que j'arrive à un endroit où je puisse m'accrocher.
Faire de la randonnée est parfois difficile pour moi, lorsqu'il faut passer sur des planches au dessus du vide, ou descendre une falaise à pic. Le seul cours de ski que j'ai eu, alors que j'avais environ 9ans , a été une catastrophe. Faire du saut à l'elastique, en parachute, du deltaplane ou n'importe quel autre sport extrème ne restera à jamais qu'un rêve pour moi. Il n'y a que quelques années seulement que j'ai osé allumer ma première allumette.
Je ne peux faire confiance à personne dans les situations où mes phobies s'emparent de moi, si quelqu'un me touche je panique encore plus. Ainsi, j'ai du m'isoler pour apprendre à faire du vélo, et mettre en place des techniques personnelles pour me rassurer (essayer de rester en équilibre sur le vélo sans bouger, pédaler quelques mètres puis arrêter, et recommencer en pédalant un peu plus loin à chaque fois, etc...). C'est même moi qui ai appris à mon frère à faire du vélo, quelques années après, en utilisant mes techniques.
La peur la plus pathologique dont je me souvienne est sans doute celle de me faire aspirer. Je devais avoir déjà une dizaine d'années et ma soeur est venue passer l'aspirateur dans ma chambre alors que j'étais à l'intérieur, je suis montée sur le lit pour me mettre en sécurité....
La phobie des oraux qui a pourrit ma vie"

 

On pourrait le renommer "ma vie, une suite perpétuelle de déceptions, de frustrations et d'échec..."

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7 octobre 2010 4 07 /10 /octobre /2010 00:13

Malgré la tristesse de voir l'été partir, je me rends compte que j'aime l'automne... Des arbres multicolores et bientôt, des tapis de feuilles mortes au sol; la fumée sortant des cheminées répandant de douces odeurs de feux de bois; mieux encore, la délicieuse odeur des fruits qui fermentent dans l'herbe humide... On commence à s'emmitoufler, on reprend plaisir à boire des tisanes ou bouillons chauds au coin du feu... L'automne dans ma campagne bien aimée. C'est un festival pour tous les sens.


 

  Vaches

 

 

"Triste est l'automne pour celui qui ne sait l'egayer"

(Céline Blondeau)

 

"Automne. Le post-scriptum du soleil"

(Pierre Véron - Extrait du Carnaval du Dictionnaire)

 

"Une rose d'automne est plus qu'une autre exquise"

(Théodore Agrippa d'Aubigné)

 

Et une dernière, qui correspond exactement à mon humeur du moment...

 

"En automne, je récoltai toutes mes peines et les enterrai dans mon jardin. Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces, mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles"

(Khalil Gibran - Extrait de Le Sable et l'Ecume)

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 21:12

Le 28 Septembre je suis allée avec ma mère au rendez-vous avec la psychologue de la MDPH.

 

J'étais plutôt stressée pendant tout le long de l'entretien (enfin comme toujours) mais tout s'est bien passé.

Elle nous a dit qu'elle voulait tout d'abord faire connaissance. Elle m'a posé des questions sur mes centres d'intérêts, mes voyages, mes loisirs, mon parcours scolaire: école, collège, lycée, université... Et de fil en aiguille, avec ma mère qui développe mes réponses précises et concises, la fin de l'entretien arrive au bout de... 1h30!!!

J'avais peur de tomber une fois de plus sur une psychologue de pacotille, séchant derrière son bureau, blasée par son travail, nous écoutant d'une demie-oreille avec l'air de nous prendre pour des imbéciles...

Mais c'est avec une grande émotion que j'ai découvert une jeune femme agréable, attentive, vive d'esprit et passionnée, faisant peu à peu naitre en moi l'espoir d'entrevoir enfin le bout du tunnel. Une impression que ma bonne étoile s'est enfin levée. Une sensation difficilement descriptible.

Elle nous a raconté qu'elle revenait de Nantes (non loin de la mer) où elle avait fait une formation de cinq jours sur l'autisme, et qu'elle avait beaucoup pensé à nous, car dans sa lettre ma mère disait qu'elle lançait "une bouteille à la mer"...

 

Elle a relevé beaucoup de choses intéressantes au cours de cet entretien, comme mon manque d'estime de moi-même, et d'autres choses que je ne suis plus capable de remémorer après une semaine (ma mémoire n'a pas été entrainée depuis un moment...). Elle a été admirative de tout ce que j'ai fait jusque là, elle a insisté pour me faire comprendre que j'ai beaucoup de capacités, et que même dans mes incapacités se cachent des capacités.

Par exemple par rapport à ma fuite lors de mon oral d'anglais en M1: elle a trouvé que c'était un reflexe de survie normal, que même les animaux s'enfuient lorsqu'ils se sentent en danger (elle a une petite tendance à admirer la nature animale et rabaisser la nature humaine qui me plait bien!)

Un autre exemple, par rapport à ma difficulté à dire bonjour ou utiliser toutes ces formules de politesse toutes faites (bon, maintenant je le fais, depuis le temps j'ai appris que c'est très mal vu d'être "impoli" et je me suis adaptée...), elle pense que la majorité des gens utilisent ces formules sans réfléchir, "parce que c'est comme ça", et que justement le fait de s'interroger dessus est plutôt un signe d'intelligence.

 

Elle a dit qu'on allait continuer à se revoir, encore de nombreuses fois, qu'on allait prendre le temps, faire les choses à mon rythme, en faisant attention de ne pas me faire vivre de "trop plein".

D'ailleurs quand elle m'a demandé s'il y a quelque chose que j'aimerais faire, j'ai répondu que quoi qu'on me donne à faire je le ferai bien, elle a dit qu'elle était persuadée de ça mais qu'il fallait que je définisse ce que MOI j'ai envie de faire, que ce soit un désir qui vienne de l'intérieur, car quand celà vient de l'extérieur il y a toujours un moment où on en demande trop et ça peut exploser.

 

Ma mission pour la (les) prochaine(s) séance(s) est d'ailleurs de définir la liste de mes capacités-incapacités, et de réfléchir à ce désir, qu'est-ce que je désire vraiment faire?

 

En fin d'entretien je n'ai pu m'empêcher de lui demander à quoi tout cela allait servir, et effectivement elle va m'aider à trouver un emploi mais elle ne peut pas encore savoir combien de temps celà va prendre.

Elle m'a exposé deux solutions qu'ils ont coutume de proposer:

- l'ESAT mais elle a dit d'emblée que ça n'est pas une solution pour moi car mes capacités sont supérieures.

-l'ESAT hors mur, qui pourrait selon elle être une bonne solution, ils m'aident à intégrer une entreprise normale, effectuent un suivi, etc...

 

Elle m'a demandé de choisir la fréquence de nos rendez-vous, et j'ai dit que je voulais que ce soit le plus rapproché possible. Elle m'a dit que c'était également à moi de choisir si je voulais la présence de ma mère ou non.

J'ai donc mon deuxième rendez-vous demain et j'y vais avec ma mère. (On est encore dans la phase de "faire connaissance", remémorer le passé, développer des points importants et je pense que c'est mieux si ma mère apporte son point de vue)

 

Je risque à présent d'alimenter régulièrement la catégorie "témoignages", au gré de ce que me feront remonter ces entretiens.

 

(Et au fait, les mégères du pôle emploi ont finalement décidé de me "radier" malgré mon courrier... Tant mieux!)

 

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 22:58

Voici quelques liens en vrac qui contiennent des éléments intéressants par rapport à la scolarité, l'accès à l'emploi des personnes Asperger.

 

 

Article sur Brigitte Harrisson - Aspie Quebec

 

Concept ConsulTED - Brigitte Harrisson

 

Asperger-Integration

 

Le Syndrome d'Asperger: Guide complet - par Tony Attwood

 

Histoire de Réussite

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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 21:17

J'ai envoyé mes candidatures à l'IME et à la fondation d'Auteuil, réponses négatives...

 

Je ne suis pas allée à l'entretien du 03 Septembre à Pôle Emploi, car c'était une réunion collective, et la veille, alors que j'avais tout préparé pour y aller, j'ai appris que dans ce genre de réunion ils font généralement un "tour de table"... Cela m'a trop angoissée, je ne me sens plus capable de faire ce genre de choses.

Ils m'ont envoyé un courrier pour me dire de justifier cette absence, et qu'en cas d'absence de réponse j'allais être radiée pendant 2 à 6 mois. Alors j'ai envoyé un courrier.

 

Le 14 Septembre j'ai rencontré l'assistante sociale, donc ça y est je suis au RSA orientation "sociale". On a rédigé un "contrat". J'ai mis que je m'engageais à rencontrer le directeur et la psychologue de la MDPH pour qu'ils m'aident à trouver un emploi adapté à mes difficultés. Elle a mis qu'elle s'engageait à rester à ma disposition pour m'aider. Elle m'a dit que je n'ai pas d'obligation à rester inscrite à Pôle Emploi, mais que c'est mieux. Je me suis dit qu'elle avait raison, c'est donc suite à cela que j'ai envoyé le courrier pour excuser mon absence.

Le prochain rendez-vous avec elle est dans 6mois, et si je n'ai toujours pas trouvé d'emploi je ne sais pas ce qu'il va se passer...

 

Pour vous préciser par rapport à mon engagement: ma mère est famille d'accueil pour adultes handicapés (après sa retraite d'hôtesse de l'air, une histoire de famille sordide l'a obligée à reprendre un travail, et elle a aujourd'hui 62 ans et doit travailler encore au moins 6ans...), et elle a travaillé un temps avec le directeur de la MDPH. Avec mon accord elle lui a envoyé un courrier au mois d'Août pour lui demander de l'aide. Ils se sont donc réunis en commission pour discuter de mon cas et j'ai un rendez-vous avec la psychologue le 28 septembre. Je pense qu'ils vont m'aider à trouver un emploi, on en saura plus après le rendez-vous.

Ma mère a également rencontré, par hasard lors d'une de ses formations pour l'accueil, le psychologue avec qui j'avais effectué mon stage de licence. Il lui a dit qu'il ne m'a pas oublié, qu'il avait été touché par moi, il avait dans son sac une lettre que je lui avais écrite avant de partir en Inde (je ne m'en souviens même pas!) et s'en voulait de ne pas m'avoir répondu car sa vie était tourmentée à ce moment là. Il a même proposé d'appeler la psychologue de la MDPH pour lui parler de moi.

 

Avec une équipe comme ça qui se forme autour de moi, je reprends doucement espoir et j'ai hâte d'être au 28 septembre.

 

En attendant, j'ai commencé quelques démarches pour inscrire Judith à la crèche et j'ai rendez-vous le 15 Octobre  pour faire son dossier. Par contre, comme j'habite en province, une seule crèche de la ville sera susceptible de l'accueillir, et maximum 4h par jour... Je ne sais pas comment je vais faire si je trouve un emploi à temps complet... Mais en tout cas, l'idée de mettre Judith à la crèche me plait, même si c'est juste quelques fois occasionnellement. Je pense que ça va lui faire du bien de changer un peu d'air, d'activité, de jouer avec d'autres enfants. Et moi de retrouver un peu de temps pour moi.

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 22:53

Encore une fois, je manque de temps pour alimenter mon blog.

Mais pour une fois, j'ai une bonne raison. J'enduis.

Je fais des travaux chez ma mère dans une pièce qui sera très prochainement la chambre de Judith. Donc pour l'instant je pose de l'enduit de décoration... Et ça prend beaucoup de temps, d'autant que le seul moment que j'ai pour le faire est pendant la sieste de Judith, soit 2 petites heures par jour... Autant dire que mon temps ne m'appartient plus vraiment.

J'ai toujours mon appartement, mais je n'y suis pas souvent ces temps-ci. Je ne sais pas si je vais le garder, ou non, et j'ignore encore tout de mon avenir très proche. Je sens que mes recherches d'emploi ne vont être qu'une suite d'echecs lamentables.

Je n'ai pas de force pour me battre en ce moment. C'est Judith qui me tire du lit le matin, au bout d'une demi-heure de pleurs et de cris stridents.

Je ne vois rien d'autre qu'un énorme point d'interrogation au dessus de moi, près à me tomber dessus et m'écraser. Et j'en ai marre, tellement marre d'être seule.

Quand j'aurai du temps, il faut que j'écrive. Au moins que je continue d'écrire le récit de ma vie que j'avais commencé il y a déjà quelques années.

En attendant je vous en fais découvrir un premier extrait, dans une suite que je nommerai témoignage, catégorie syndrome d'Asperger.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

 

 

"La relation fusionnelle que j’ai eue avec mon frère s’est établie très tôt, je pense à partir du moment où il a su parler. Nous avions respectivement 2 et 4,5ans. Nous étions toujours collés ensemble, du matin au soir. Nous nous entraînions mutuellement dans nos bêtises.
 Partout où on allait, la présence de mon frère me rassurait, comme s’il était un autre moi et que je puisse ainsi décharger ce qu’il y avait de méprisable, de honteux en moi. Et avec lui, j’osais faire des choses qui venaient de moi, je sortais de mon enfermement, de mon enfouissement. Je redevenais ce petit être de pulsion qui faisait les choses au gré du vent, sans se soucier des conséquences, sans se soucier de la présence des autres personnes autour. Parallèlement mon frère s’exprimait toujours pour moi, lorsque je n’osais pas demander quelque chose, ou répondre à quelqu’un, ou que je ne savais pas me défendre… Il était devenu « ma voix ».
 Je l’intégrais à mes jeux, et acceptais parfois que ce soit lui qui mette en place un jeu. Mais faire rouler des voitures ne me captivait absolument pas. Mes jeux étaient bien différents de ça. Il s’agissait toujours de prendre toutes sortes d’objets et de les personnifier. Tantôt des ballons étaient nos bébés, tantôt on faisait une école avec des marrons, puis avec des petites voitures, des billes, ou encore on faisait vivre des familles de poupées, puis des familles de figurines en porcelaine, et tout ce qui nous tombait sous la main. Je crois que j’avais une forte tendance à personnifier les objets, et en fait à catégoriser : « les beaux », « les moches », « les gentils », «les méchants», «les gros», «les maigres»… Je me faisais une joie de leur donner à tous des prénoms correspondant à ce que j’imaginais de leur personnalité. Dans le fond mes jeux ont toujours consisté à entrer dans la peau de quelqu’un d’autre. Au début je tendais à régresser et redevenir un petit bébé aimé et choyé par ses parents. En grandissant j’aimais aussi devenir une fille parfaite, populaire et aimée de tous. Je savais que les faibles de mon jeu me symbolisaient dans la vie réelle, je me faisais un plaisir de les faire être tabassés par les méchants, puis être défendus par la fille parfaite, amie des méchants."

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