AVERTISSEMENT:
Le caractère misanthrope de cet article est susceptible de choquer certains lecteurs sensibles.
Je tiens à préciser que dans les lignes qui suivent, tout le monde est pris dans une masse appelée l'Humain, dont je ne me considère pas exclue.
Je ne porte dans la vie aucun jugement sur personne et j'ai même tendance à manquer d'estime pour moi et me considérer comme inférieure aux autres.
Je sais que chacun d'entre nous est pris dans les mailles du filet de la société, et qu'il se démène comme il peut, avec ses forces et ses faiblesses, pour y survivre.
Une journée de plus avec mes bêtes à concours.
8 heures d'épreuves par jour pendant 3 semaines... Ils tiennent le rythme...
Ils sortent de 2ans d'entraînement intensif en classes préparatoires, ils sont certains de trouver une place parmi les plus hautes écoles de commerce et de management dont regorge notre chère France.
Ils sont la fierté de leurs parents, les étudiants brillants de leur famille.
Et au final, des rouages de plus pour alimenter la bonne petite mécanique de notre société capitaliste pourrie. Des pions, qui se bouffent entre eux, se manipulent, se battent dans les règles de l'art à celui qui aura le plus de puissance -fiscale bien entendu- puisqu'ils pensent ne pouvoir briller que par l'odeur du pognon que répandra leur piêtre existence.
Un chant d'oiseau se fait entendre dehors? Il faut fermer les fenêtres et étouffer des heures durant.
Un rayon de soleil pénètre la salle? Il faut baisser les stores, et allumer les lumières artificielles.
Après ces sombres journées de va et vient incessants au milieu de ces moutons, je me ressource seule dans mon petit monde. Mais très vite la complainte préférée de mon entourage revient à moi comme une bonne claque en pleine figure:
"Tu te renseignes parfois sur ce qui se passe dans le monde?"
La grande majorité de notre populasse se plait à s'instruire devant son journal télévisé de 20 heures.
De par ma tendance à vivre dans mon monde, je n'ai jamais eprouvé de moi-même le besoin de m'instruire de la sorte. Mais maintenant qu'on m'y invite continuellement, je désapprouve totalement cette mode.
Je suis contre cette mondialisation à tout prix. Je pars du principe que si chacun s'occupait déjà de ce qui se passe devant sa porte, le monde se porterait mieux.
Qu'est-ce que celà a rapporté jusqu'à présent de se croire les maîtres du monde?
Pour commencer notre merveilleuse conquête de l'Amérique, avec l'extermination du peuple Indien qui l'accompagne. Des guerres partout, et l'envoi de milliers de soldats venus de tous pays pour alimenter ces guerres. Le "développement", notre brave "développement", et l'exploitation des ressources des pays pauvres qui l'accompagne. La destruction de la planète qui couronne le tout.
La destruction de la planète, un point qui m'obsède particulièrement depuis que j'en fais partie. Et ce couillon d'Humain qui n'est pas foutu de stopper là l'immense connerie qu'il a déjà bien commencé, parce que "Maître Pognon" a lui seul le pouvoir de décision, c'est évident!
Quand ce sera bel et bien la fin, qu'on ne pourra plus respirer, ni trouver à manger ou à boire, l'Humain se nourrira de ses billets de banque, c'est évident!
Enfin, la consolation dans tout celà, c'est que la planète se régénérera... des cataclysmes, elle en a vu d'autres, elle a des forces insoupçonnables.
Mais l'Humain aura succombé à sa connerie. Définitivement, il faut l'espérer.
En attendant, il devrait avoir honte de ce qu'il inflige à ces milliers d'êtres vivants qui peuplent notre belle planète. Le réchauffement climatique, la fonte des glaces, la montée du niveau de la mer, la deforestation, le dessèchement et la désertification, l'empoisonnement des nappes phréatiques. La disparition de centaines d'espèces animales et végétales. Et l'agonie lente et dégradante qu'il leur inflige.
De ceux qui sont torturés vivants et dépouillés des richesses que la nature leur a donné, à ceux qui ne comprennent pas ce qui leur arrive - comme les manchots empereur ou les ours blancs qui trônaient fièrement en haut de leurs glaciers et se retrouvent à patauger dans la boue, salis et ne trouvant plus de quoi se nourrir - les somptueux éléphants qui autrefois se baignaient dans les lacs, se retrouvent à se rouler tant bien que mal dans un semblant de marécage dégueulasse -
Tous ceux qui sont en voie de nous quitter, des abeilles aux baleines.
Et quand on demande à l'Humain quelle est sa réaction face à la disparition des poissons, il répond:
"Moi je m'en fous, j'aime pas le poisson" !!!
L'Humain a exterminé le monde entier pour s'assurer une existence douillette. Quelle belle réussite au final, il a pompé la vie partout et se retrouve lui même desseché de vie.
Il n'y a qu'à faire une comparaison entre notre Humain bien développé, et l'Humain sous-développé, celui qui vit en Inde par exemple, pas encore complètement perverti par la société occidentale et que notre Humain bien développé a tendance à considérer comme inférieur.
L'Humain bien développé va s'aigrir dès son plus jeune âge, manquant de respect à ses parents, se rebellant parce que ceux-ci ne lui auront pas "acheté" le nouveau modèle du super téléphone portable ultra tendance high-tech.
Le jeune Humain sous développé est encore vivant, il court dans la rue, rit et chante, ses sourires nous transportent et il déborde de reconnaissance parce qu'on lui offre une banane. Une toute petite banane...
L'Humain bien développé a tendance à vouloir oublier sa misérable existence en consommant toutes sortes de drogues. Il se "bourre la gueule" et se "défonce" à longueur de temps.
Et quand on lui demande pourquoi il se drogue, il répond au choix:
"Pour oublier comme la vie est dure" ---> Et oui, sa petite existence douillette est en réalité bien difficile. Surtout parce qu'il a totalement perdu la notion de ce qu'est vraiment la vie.
"Pour profiter de la vie" ---> Et ben allez, il faut encore profiter, toujours profiter. On ne sait plus par quel bout la pomper cette pauvre vie, alors on pompe des gros pétards.
Contrairement aux idées reçues, l'Humain sous développé ne passe pas son temps à boire, ni à se droguer.
Voilà, demain je retournerai veiller sur mes petites bêtes à concours, et avec un peu de malchance je tomberai sur un collègue psychorigide qui a pour habitude d'allumer toutes les lumières de la salle même s'il fait un jour éclatant dehors. Il allumera alors ces 21 carrés de 8 néons chacuns, car sinon il en serait malade.
Et moi ça me rendra malade.